Le savoir-faire du Moniteur

INTRODUCTION - LE VOLANT - L'EMBRAYAGE - LE DEMARRAGE EN COTE - LE DEMI-TOUR -
LA MARCHE ARRIERE - LE CRENEAU - RETROGRADATION - CONCLUSION


INTRODUCTION

>

Apprendre à conduire.

Aujourd'hui, le Permis de Conduire est en passe de devenir une véritable spécialisation, et pour l'obtenir, il faut une solide et sérieuse préparation. Je suis persuadé qu'on peut apprendre à conduire seul, (si on est pas trop maladroit), que l'on peut apprendre à nager seul, à skier seul, etc. ; mais d'une part, on y mettra le temps, d'autre part, le résultat ne sera pas toujours probant. On apprendra plus rapidement et plus rationnellement avec un professeur, et d'autant mieux si le professeur est bon. C'est là que nous intervenons, car c'est là qu'est nôtre rôle. En effet, contrairement à la méthode traditionnelle, illimitée dans le temps, l'enseignement en stage implique de faire VITE (parce que limité dans le temps), et BIEN, cela va de soi. Cependant, n'oublions jamais que nous nous adressons à des néophytes. Des évidences pour nous peuvent devenir, chez nos élèves, de véritables casse-tête ! Il nous appartient à nous, éducateurs, de démystifier tout ce qui touche à l'Auto, tout ce qui, en fait demain, devra à nos élèves être familier et naturel. C'est la raison pour laquelle nous devons nous exprimer simplement, sans fioritures et en termes concis.

"TOUT CE QUI SE CONCOIT BIEN, S'ENONCE CLAIREMENT" (BOILEAU)

Et, pour faire VITE et BIEN, en évitant le bourrage de crâne, il faut employer une méthode à la fois rationnelle, simple, efficace. Je vais m'efforcer, dans les lignes qui vont suivre, de détailler certaines étapes essentielles de l'apprentissage de la CONDUITE AUTOMOBILE.


LE VOLANT

< >

t Organe essentiel de la conduite. En effet, Conduire veut dire Diriger. Et Diriger, c'est maîtriser son VOLANT. L'élève qui, dès les premières leçons a assimilé son volant, est virtuellement "sauvé".

t Position des mains : Très important 10 h 10 ou 09 h 15. Pas plus, pas moins. Dans tous les cas, les mains occupent des positions symétriques par rapport au diamètre vertical.

EXPLICATION :

Pour tourner, je tire sur mon volant de HAUT EN BAS, du côté où je tourne, les mains se succédant l'une à l'autre en se chevauchant :

- Dans la MOITIE GAUCHE du volant si je tourne à GAUCHE

- Dans la MOITIE DROITE du volant si je tourne à DROITE ceci, toujours par rapport au diamètre vertical.

DEMONSTRATION :

Le moniteur accompagne du geste ses explications, en évitant de tourner le volant à l'arrêt.

EXERCICE :

* A l'arrêt, sans bouger le volant, les mains glissent dessus, comme je viens de l'indiquer.

* En mouvement. Tourner autour d'un pâté de maisons. Ne pas craindre d'en faire dix fois le tour, si nécessaire.


L'EMBRAYAGE

< >

t ROLE - UTILISATION :

C'est l'organe qui permet de mettre en contact le MOTEUR avec les ROUES et de séparer le MOTEUR des ROUES. Ce contact MOTEUR-ROUES est commandé par la pédale d'embrayage :

Je DEBRAYE : je SEPARE le MOTEUR des ROUES

J'EMBRAYE : je METS EN CONTACT le MOTEUR avec les ROUES ( Joindre le geste à la parole )

Il est bien entendu que, lors de ces opérations, le MOTEUR reste à sa place, et les ROUES restent à leur place. Ce contact MOTEUR-ROUES se fait par l'intermédiaire de deux disques qui se séparent ou qui se plaquent, selon que

je DEBRAYE ou que j'EMBRAYE. Un petit dessin très simplifié, donc très accessible, va illustrer mon explication :

Je DEBRAYE : je SEPARE le MOTEUR des ROUES

J'EMBRAYE : je METS EN CONTACT le MOTEUR avec les ROUES ( Notice visuelle annexée )

t PATINAGE

Faire PATINER son EMBRAYAGE, c'est embrayer si peu que la voitures se déplace à peine. Le PATINAGE est nécessaire pour tout démarrage et pour les manœuvres en général.

EXPLICATION :

En effet, ma voiture n'est pas une fusée ; elle ne peut pas (et ne doit pas) partir comme un boulet de canon. Je dois démarrer en douceur, arracher doucement mon véhicule à son inertie, et progressivement prendre de la vitesse. Comment démarrer en douceur ?

En mettant doucement le MOTEUR en contact avec les ROUES. Or ce contact MOTEUR-ROUES, je le commande avec la pédale d'embrayage. Donc pour démarrer en douceur, il me suffit d'embrayer en douceur. Et pour bien respecter cette progression de l'embrayage au démarrage, je vais opérer en deux temps :

1° temps :

Je lève l'embrayage (j'embraye) jusqu'à ce que les deux disques entrent en contact ; j'ai supprimé la course inactive de la pédale. J'ai atteint ce qu'on appelle le POINT DE PATINAGE.

Ma voiture est prête à se mettre en mouvement.

2° temps :

Je lève un peu plus mon embrayage, afin d'accentuer le contact MOTEUR-ROUES et ma voiture démarre effectivement. Je repousse légèrement l'embrayage (je débraye), ma voiture roule sur quelques dizaines de centimètres et s'immobilise par inertie. Je retrouve mon POINT DE PATINAGE en embrayant légèrement et ma voiture se met de nouveau en mouvement.

Je fais ainsi PATINER mon EMBRAYAGE.

CONSEIL : pour éprouver au maximum la sensibilité de l'embrayage, il est indispensable d'effectuer cette manœuvre SANS TOUCHER L'ACCELERATEUR.

DEMONSTRATION :

Ponctuer d'explications.

EXERCICE :

Choisir une rue tranquille, il en existe encore, avec un trottoir bien droit. Arrêter son véhicule absolument parallèle au trottoir, point de repère avant bien à sa place. Faire patiner l'embrayage, en marche avant d'abord, en marche arrière ensuite, SANS ACCELERER, et en maintenant les points de repère avant et arrière sur l'arête du trottoir.


LE DEMARRAGE EN COTE

< >

A / AVEC FREIN A MAIN

L'application immédiate du PATINAGE est le DEMARRAGE EN COTE. L'élève arrête son véhicule en côte, le long du trottoir. Frein à main serré.

EXPLICATION :

Si je desserre mon frein à main, que se passe-t-il ? Ma voiture recule. Comment faire pour démarrer sans reculer ? Je vais effectuer ce qu'on appelle un démarrage en côte. Je passe la première vitesse, je mets mon indicateur gauche, mon frein à main restant serré. J'accélère pour donner à mon moteur la force dont il va avoir besoin pour arracher la voiture à son inertie (plus la côte est forte, plus évidemment l'accélération doit être forte) ; cette accélération obtenue, J'IMMOBILISE MON PIED DROIT. Mon pied gauche entre à son tour en action : j'embraye (je lève l'embrayage) jusqu'au point de patinage. Que se passe-t-il alors ? Mon moteur, en entrant en contact avec les roues essaye d'entraîner celles-ci, lesquelles roues, bloquées par le frein à main, ne peuvent répondre à la sollicitation du moteur. J'entends nettement le moteur changer de bruit. J'IMMOBILISE A SON TOUR MON PIED GAUCHE. (Je rappelle que mon pied droit est déjà immobilisé en accélération) ; mes deux pieds sont donc tous les deux immobilisés. C'est alors seulement que je desserre mon frein à main, lentement et jusqu'au bout. Ma voiture ne doit pas bouger d'un millimètre, ni vers l'avant, ni vers l'arrière ; j'ai réussi à obtenir un EQUILIBRE DE FORCES : d'une part, le moteur qui tend à entraîner les roues vers l'avant, d'autre part le propre poids de la voiture qui tend à l'entraîner vers l'arrière. Il me suffit de lever un peu plus mon embrayage (d'embrayer), pour que mon véhicule se mette en mouvement, sans augmenter l'accélération, que, je le rappelle encore, j'ai déjà donnée au début de la manœuvre. Si au contraire je débraye, que se passe-t-il ? Privée du moteur qui l'entraîne vers l'avant, mon véhicule va d'abord s'immobiliser, puis livré à son inertie, se met à reculer.

DEMONSTRATION :

Le moniteur exécute la manœuvre en ponctuant ses gestes d'explication.

EXERCICE :

L'élève à son tour exécute le DEMARRAGE EN COTE ; l'aider au besoin dans un premier temps. Insister sur L'IMMOBILITE du véhicule, nécessaire pour prendre son volant à deux mains, afin de se sortir d'une position difficile.

B / SANS FREIN A MAIN

L'exécution de cette manœuvre implique l'assimilation parfaite de l'EMBRAYAGE, donc du PATINAGE. Il est préférable de l'étudier après avoir vu le DEMI-TOUR et le CRENEAU.

EXPLICATION :

La difficulté vient du fait que, lorsque je lâche mon frein à pied pour prendre l'accélérateur, je rends la voiture à son inertie, qui bien entendu, se met aussitôt à reculer. Il faut donc que ce laps de temps soit le plus court possible: je dois aller très vite du frein à l'accélérateur ; et pour gagner un peu plus de temps, mon pied gauche a déjà amené L'EMBRAYAGE A SON POINT DE PATINAGE. Je résume : je suis en première vitesse, pied sur le frein, indicateur gauche en fonction. Je lève l'embrayage (j'embraye), jusqu'au point de patinage. J'IMMOBILISE MON PIED GAUCHE. Mon pied droit lâche le frein pour aller très rapidement à l'accélérateur, MON PIED GAUCHE NE BOUGEANT TOUJOURS PAS. Je retrouve ainsi mon équilibre de forces, mon véhicule étant parfaitement immobile,

C / SANS FREIN

DEMONSTRATION :

Le moniteur exécute la manœuvre en répétant son explication.

EXERCICE :

A ce niveau de son apprentissage, l'élève doit réussir sa manœuvre au premier essai.


LE DEMI-TOUR

< >

L'élève arrête son véhicule dans une rue qui se prête à cette manœuvre, le long du trottoir droit.

EXPLICATION :

Le DEMI-TOUR est la manœuvre qui consiste à positionner son véhicule en sens contraire. Faire remarquer que le demi-tour est interdit en agglomération, ailleurs qu'à une intersection de rues (ou une impasse). Pourquoi l'étudier, alors ? tout simplement parce que c'est un excellent exercice qui permet de conjuguer la manipulation du VOLANT AVEC LE PATINAGE de l'EMBRAYAGE. Trois temps pour l'exécution de cette manœuvre :

1° Temps :

En marche avant (1° vitesse), et en braquant mon volant A FOND A GAUCHE, je me dirige vers le trottoir de gauche en tendant au maximum vers la perpendiculaire au trottoir.

2° Temps :

En marche arrière, et en braquant mon volant A FOND A DROITE, je me dirige vers le trottoir de droite.

3° Temps :

En marche avant et en braquant à gauche, je me retrouve en sens contraire.

QUELQUES PRECISIONS :

1) Quand je dis : je me dirige vers le trottoir, je dois effectivement toucher ce trottoir. Mais attention, je ne dois pas le heurter. Il faut que j'arrive en "mourant" de façon à ce que ma voiture vienne s'appuyer en douceur de ses roues contre le trottoir. Pour vous aider, imaginez que vous êtes sur une route de montagne, et que vous ayez là, non pas un trottoir, mais un ravin. Si vous heurtez le trottoir, c'est le plongeon dans le vide !

2) Avant d'arriver au trottoir, un mètre environ, je contre-braque ou tout au moins j'amorce le contre braquage, afin d'amener les roues dans le sens que nécessite le temps suivant de la manœuvre. Je m'explique: je démarre en tournant à gauche. A un mètre du trottoir, je commence à braquer à droite tout en allant m'appuyer doucement contre le trottoir, préparant ainsi ma marche arrière.

3) Tout ceci se fait, bien sûr, EN FAISANT PATINER L'EMBRAYAGE.

DEMONSTRATION :

Je déconseille d'exécuter cette manœuvre aux doubles commandes, car l'élève retient une image faussée du DEMI-TOUR, qu'il devra, lui, exécuter derrière son volant. Si vraiment, l'enseignant veut étayer son explication sur une démonstration, il est préférable qu'il se mette lui-même au volant.

EXERCICE :

L'élève exécute son DEMI-TOUR, seul si possible, sinon l'aider de la voix d'abord, du geste si nécessaire.


LA MARCHE ARRIERE

< >

(en arrondi de trottoir)

On peut considérer que cette manœuvre est le prolongement de la manœuvre de DEMI-TOUR, et un avant goût de la manœuvre dite "créneau", à cause de l'HARMONISATION DU VOLANT ET DE L'EMBRAYAGE, et du côté précision qu'elle apporte. A noter que cette manœuvre n'est plus exigible à l'examen du Permis de Conduire. Mais notre but est-il seulement l'examen ? L'élève arrête son véhicule le long du trottoir droit, à une dizaine de mètres de l'intersection qu'il a laissée derrière lui.

EXPLICATION :

J'adopte la position de conduite en marche arrière, à savoir : le buste vertical, bien calé dans l'angle formé par le dossier de mon siège et ma portière, l'épaule gauche contre celle-ci. Position indispensable, car je dois à la fois contrôler ma manœuvre et surveiller les véhicules que je ne dois pas gêner. Je recule droit en maintenant mon point de repère central à sa place, sur l'arête du trottoir. Arrive le moment où le trottoir disparaît de mon champ arrière (c'est l'arrondi). Je continue à reculer droit, jusqu'à ce que l'arrondi du trottoir apparaisse dans ma vitre arrière droite. A ce moment là, toujours en reculant, je braque mon volant à fond à droite pour ramener mon arrière vers le trottoir, où j'essaie de le maintenir en redressant mes roues. Mes roues droites, mon point de repère bien à sa place, je continue à reculer en ligne droite, parallèlement au trottoir, sur une dizaine de mètres.

DEMONSTRATION :

Si l'explication a été bien comprise,la démonstration aux doubles commandes n'est pas nécessaire.

EXERCICE :

L'élève exécute la manœuvre, seul si possible. Lui proposer deux pauses : Avant de braquer à droite et avant de redresser.


LE CRENEAU

< >

(Rangement en créneau)

Manœuvre délicate, car en plus d'un bon patinage, elle requiert de la précision.

EXPLICATION :

J'arrête mon véhicule en double file, à côté du véhicule derrière lequel je veux me ranger. Bien parallèle et à bonne distance (pas moins de 50 cm). J'adopte la position marche arrière : l'épaule gauche contre la portière, car je dois pouvoir contrôler ma manœuvre et surveiller les véhicules venant de l'arrière, QUE JE NE DOIS PAS GENER. Je recule droit, parallèlement à ce véhicule. Quand l'arrière de celui-ci apparaît dans ma vitre arrière droite, je braque à fond à droite. Coup d'œil préalable vers l'avant, car l'avant de mon véhicule se déporte vers le milieu de la chaussée. mon véhicule tend à se mettre à 45° par rapport au trottoir, lequel trottoir apparaît dans le coin gauche de ma lunette arrière. (Le moniteur arrête le véhicule au moment où il le juge bon. Faire prendre un repère à l'élève. Le matérialiser au besoin.) Mon véhicule est à 45° par rapport au trottoir, mon point de repère bien à sa place sur l'arête du trottoir. C'est le signal pour braquer à fond à gauche. Ce qui a pour effet d'engager à son tour l'avant de mon véhicule dans le créneau. A ce moment précis, un petit coup d'œil pour m'assurer que mon avant passe sans risquer de toucher l'arrière du véhicule derrière lequel je me range. (Si au départ de la manœuvre, j'ai suffisamment reculé droit, mon avant doit passer sans risque.) Etant alors sûr que mon avant passe, je reporte toute mon attention sur l'arrière et en particulier sur mon point de repère central qui, de par la position oblique de mon véhicule, se trouve quelque part en plein milieu du trottoir. Mais au fur et à mesure que mon véhicule tend à se ranger parallèlement au trottoir, mon point de repère central se rapproche de l'arête du trottoir, sur laquelle je dois le maintenir en redressant mes roues (vers la droite). Je recule sur quelques mètres en ligne droite, en maintenant mon point de repère central à sa place, sur l'arête du trottoir. Ma manœuvre est alors terminée.

DEMONSTRATION :

Elle n'est pas indispensable, car il est très malaisé, depuis la position aux doubles commandes, de braquer son volant à fond à gauche.

EXERCICE :

Malgré vos explications, il est fort possible que l'élève ne vous ai pas très bien suivi. Aussi, pendant votre démonstration (si vous la faîtes), ou mieux, pendant que l'élève fait un essai de créneau, répétez, étape par étape, vos explications. Lui proposer trois pauses :

1) Avant de braquer à droite, ce qui lui permet de contrôler la circulation vers l'avant.

2) Avant de contre-braquer, c'est à dire au moment où le véhicule est à 45° par rapport au trottoir.

3) Au moment précis où l'avant, à son tour, va s'engager dans le créneau.


RETROGRADATION

< >

Rétrograder, c'est utiliser un rapport inférieur de la boîte de vitesse, (descendre ses vitesses, par opposition à monter ses vitesses).

EXPLICATION :

Pourquoi rétrograder ? Tout simplement pour utiliser le rapport de vitesse qui correspond à l'allure.

VITESSE : FONCTION DE L'ALLURE & L'ENVIRONNEMENT

ALLURE : FONCTION DE LA CIRCULATION & LA SIGNALISATION

Deux raisons m'obligent à rétrograder :

1) Je veux ralentir : je réduis mon allure en freinant et j'utilise alors le rapport de la boîte correspondant.

2) Mon allure est ralentie à cause de la circulation, de l'environnement : je ne freine pas, puisque je suis déjà ralenti, mais je dois utiliser le rapport de boîte correspondant. Dans les deux cas, LE CHOIX DU RAPPORT EST FONCTION DE L'ALLURE. Je n'utilise pas n'importe quelle VITESSE à n'importe quelle ALLURE.

EXEMPLE :

Choix du rapport en fonction de l'allure.

Je roule en ligne droite à 50 km/h environ. Je suis en 3° vitesse. Je veux tourner, à gauche ou à droite, peu importe. Je dois, pour cela réduire mon allure jusqu'à environ 25 ou 30 km/h. A cette allure correspond, non plus la troisième vitesse (que ne supporte plus le moteur), mais la deuxième vitesse. Je dois rétrograder de 3° en 2°, toujours pour utiliser :

LA VITESSE QUI CORRESPOND A L'ALLURE

TECHNIQUE :

1) Je suis en ligne droite, 3° vitesse. Je veux tourner: Coup d'oeil - Signal - FREIN QUE JE NE LACHE PLUS.

2) Je débraye, je rétrograde en 2° vitesse, j'embraye. TOUT CECI SANS LACHER LE FREIN. Je suis toujours en ligne droite.

3) J'attaque mon tournant sans lâcher mon frein, je redresse mes roues, toujours SANS LACHER MON FREIN.

4) Une fois les roues droites, barre du volant horizontale, je lâche enfin mon frein pour reprendre progressivement mon accélérateur.

DEMONSTRATION :

t Elle peut se faire en roulant, en dictant dans l'ordre à l'élève, les gestes à effectuer, en insistant sur le fait, qu'après avoir dosé son freinage, il ne doit plus lâcher le frein, jusque après avoir redressé les roues.

t L'élève peut s'affoler et perdre les pédales. Dans ce cas, le moniteur effectue, A L'ARRET ET MOTEUR COUPE, tous les gestes (en les commentant), de la RETROGRADATION.

EXERCICE :

La RETROGRADATION n'a pas une place particulière dans la progression de l'apprentissage de la conduite. On peut la placer n'importe où, d'autant plus que c'est l'exercice qui sera exécuté, VOLONTAIREMENT OU NON, le plus souvent.

REMARQUES :

1) J'emploie volontairement le mot TOURNANT plutôt que le mot VIRAGE. Car ne confondons pas le VIRAGE, qui est une courbe plus ou moins bien prononcée, bien souvent hors agglomération, à la pointe de laquelle il est conseillé d'accélérer, avec le TOURNANT, qui est un changement de direction, bien souvent à angle droit.

2) A noter que, pendant toute la durée de l'opération de rétrogradation, je n'ai PAS LACHE MON FREIN. Evidemment, il y a un dosage savant du freinage à acquérir. Sans cela, il n'y a pas de véritable rétrogradation. En effet, il vaut mieux avoir à retenir son véhicule en freinant, que devoir accélérer avec les roues braquées, ce qui a pour conséquence, dans neuf cas sur dix, de faire perdre au véhicule sa TRAJECTOIRE, de lui infliger ce qu'on appelle une DEVIATION, plus ou moins limitée :

VERS LE TROTTOIR, après un tournant à DROITE

VERS LE MILIEUX DE LA CHAUSSEE, après un tournant à GAUCHE

L'élève n'étant pas assez habile, pour que son VOLANT "SUIVE" SON ACCELERATEUR.


CONCLUSION

<

Voilà tracées les grandes lignes de l'apprentissage de la CONDUITE. Mais attention : toutes ces EXPLICATIONS, DEMONSTRATIONS, APPLICATIONS, ne doivent pas faire l'objet d'une seule et unique leçon. Car TOUT est remis en cause à la leçon suivante. Tous ces exercices que nous venons de voir ensemble doivent être répétés intégralement à chaque leçon, et ce, jusqu'à la dernière leçon, celle qui précède l'EXAMEN. Il ne faut pas craindre de se répéter sans cesse, de faire revenir, comme des leitmotive des mots-clés, ou des phrases-clés, comme par exemple :

COUP D'ŒIL - SIGNAL - FREIN

Le but de la leçon de conduite ne doit en aucun cas être une promenade, au cours de laquelle l'élève accomplit les GESTES DE LA CONDUITE en fonction des aléas de la circulation. Son but est de rechercher l'Exercice POUR l'Exercice, afin que l'élève acquière comme une seconde nature, le MECANISME, l'AUTOMATISME de la CONDUITE. Je n'ai pas la prétention d'avoir donné ici la formule miracle, la panacée, qui permettrait à tout un chacun, non seulement d'obtenir son PERMIS de CONDUIRE, mais encore d'APPRENDRE A CONDUIRE ! Seulement je pense avoir mis en exergue la base de l'Apprentissage de la Conduite Automobile. Cette base, il vous faut maintenant la mettre en application le plus fidèlement possible. Mais attention : il n'est pas rare que deux professeurs, prodiguant pourtant le même enseignement, procèdent de façons différentes. La FORME peut changer (à chacun sa personnalité, tout de même !), mais le FOND doit être le même, et cela est essentiel, surtout quand on fait partie d'une équipe qui a la charge d'un même stage. J'ose espérer que ce petit ouvrage vous aidera, sinon à vous améliorer, tout au moins à uniformiser vos efforts vers une méthode d'enseignement toujours meilleure.

Avec l'aimable autorisation de Michel DUCO

 


Retour